Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), a été entendu ce samedi par le vice-Premier ministre de l’Intérieur et Sécurité, Jacquemain Shabani. Une audition qui n’a pas joué en sa faveur, tant ses explications ont semblé insuffisantes.
Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, Shadary a peiné à justifier les « activités clandestines » évoquées par son parti en cette période de guerre. L’adhésion de certains cadres du PPRD au mouvement rebelle AFC, dirigé par Corneille Nangaa et allié au M23 sous l’égide du Rwanda, a également suscité des interrogations auxquelles il n’a pas su répondre de manière convaincante.
– Une position trouble sur l’agression rwandaise –
Un autre point de discorde : la position du PPRD face à l’occupation d’une partie du territoire congolais par l’armée rwandaise. Shabani a reproché à Shadary un manque de clarté sur cette question cruciale, alors que le pays traverse une crise sécuritaire majeure.
Dimanche dernier, Joseph Kabila, président du PPRD, a publié une tribune qui a amplifié les interrogations. Plutôt que de condamner explicitement le rôle du Rwanda dans l’instabilité à l’Est, il a critiqué son successeur Félix Tshisekedi et remis en question la nature du M23, le qualifiant de groupe aux revendications légitimes, contrairement à la position officielle du gouvernement congolais.
Ce silence sur l’ingérence rwandaise, combiné aux réponses floues de Shadary, alimente les doutes sur la posture réelle du PPRD face aux défis sécuritaires du pays.
La rédaction
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